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Mediateur musique opéra
24 juin 2015

Turandot à Toulouse

Turandot Capitole

Le 16 octobre 2014, sur ce blog, j’avais fait part de mes craintes à propos de la mise en scène qui nous menaçait pour Turandot. Je me basais sur des images de la production à Nuremberg. J’ai reçu une volée de bois vert pour avoir exprimé mon indignation prématurément, sans avoir encore assisté au spectacle (cf. les "commentaires). Sur le principe, le reproche n’était pas sans fondement. Mea culpa.

Maintenant, j’ai vu la production toulousaine et je puis m’exprimer en connaissance de cause, comme plusieurs personnes l’ont fait en « commentaires » sur ce blog à la page du 16 octobre dernier. Les avis de ces commentateurs, comme ceux recueillis dans mon entourage et au Théâtre du Capitole sont partagés. Les un(e)s apprécient et trouvent du sens, les autres, qui semblent bien majoritaires, détestent et rejettent.

Je fais partie de ces derniers, ne reniant en rien ce que j’avais écrit au mois d’octobre. Pourtant la mise en scène a été quelque peu édulcorée depuis : moins d’hémoglobine, retrait des cartons bruyamment déchirés pendant que Liu expire et nous offre son dernier chant, bémol sur les femmes enrobées de film plastique… Je déteste par-dessus tout que la mise en scène contredise ou ignore le texte du livret. Qui ne connaît pas bien l’histoire se demande quel est ce gong dont il est question, qui crie « Turandot » en coulisse après Calaf, pourquoi Turandot apparaît au Ier acte, etc. Quand à la liste des inepties, elle est trop fastidieuse pour que j’en fasse état. Si certaines d’entre elles sont sensées, il faudrait que le spectateur bénéficie d’une explication, ce qui n’est hélas pas le cas. Du coup l’éventuel sens demeure ésotérique.

Toutefois j’ai apprécié la fin. En effet, j’interprète comme un hommage à Puccini le fait de faire tomber le rideau après la mort de Liu, au moment ou le compositeur s’est arrêté. Toscanini avait refusé d’aller plus loin lors de la création. J’interprète de la même façon l’absence de mise en scène qui suit. Que Calaf et Turandot échangent un baiser fougueux à 10 m l’un de l’autre serait intolérable (comme ce le fut dans un Tristan und Isolde), mais cela ne l’est pas si l’on considère que l’on est alors dans une version de concert post-Puccini. Je ne sous-entends pas qu’il faille rejeter, dénigrer ou jeter la pierre à Franco Alfano : il a fait ce qu’il a pu avec une partie des brouillons de Puccini et ce n’est pas si mal.

Le plateau vocal était superbe, à commencer par les chœurs. Mme Matos a parfois légèrement dérapé sur certaines notes, mais il n’y avait pas de quoi la huer comme certains l’ont fait. Sa partition est extrêmement tendue et sans fioritures. Après sa piètre Isolde, j’avais aussi des craintes à son sujet, mais celles-ci étaient infondées. La Liu d’Eri Nakamura et le Calaf d’Alfred Kim ont été excellents ! Quant à l’orchestre : chapeau !

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Commentaires
S
c'est vrai qu'il aurait été logique d’arrêter le spectacle à la mort de Liu cela aurait été cohérent avec la vision du metteur en scène : pas de rédemption par l'amour pour la Turandot qu'il nous dépeint.
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  • Présentateur de concerts et récitals, conférencier, animateur radio, lecteur - récitant, mon objectif est de mettre la musique dite classique et notamment l'opéra à la portée de tous. Décryptage du vocabulaire spécialisé, histoire, humour, anecdotes.
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