L’opéra Turandot sera massacré à Toulouse
La saison 2104 – 2015 du Théâtre du Capitole devait se terminer en beauté avec Turandot, le dernier opéra de Puccini qui n’a pas été monté sur la scène toulousaine depuis…trop longtemps. J’avais même conseillé à des amis qui ne sont jamais allés à l’opéra de faire leur premier pas avec cette production.
Ce Turandot est monté en coproduction avec les opéras de Belfast et de Nuremberg. Ce dernier vient le créer ce qui nous permet de constater avec effroi, consternation et colère qu’une fois de plus un metteur en scène ne cherche qu’une chose : comment provoquer pour qu’on parle de lui, en dépit du public dont il se moque et de l’œuvre qui doit l’embarrasser plus qu’autre chose. Voyez les images avec le lien suivant :
http://www.br.de/radio/br-klassik/sendungen/allegro/turandot-premierenkritik-nuernberg-100.html
Les critiques et les directeurs de théâtres lyriques voient des dizaines d’opéras chaque année, partout dans le monde. Une Turandot n’est pour eux qu’une production de plus d’un opéra déjà vu, revu, rerevu x fois. Pour que les critiques journalistes en parlent et pour que les directeurs engagent le metteur en scène, il faut provoquer. Aller toujours plus loin, faire semblant d’être supérieurement intelligent et inspiré pour que tout un chacun se sente bête et que nul n’ose émettre un doute.
Mais le public, celui qui remplit les salles et paye sa place, a vu combien de Turandot dans sa vie de mélomane ? Celui-ci sera peut-être le seul. Pour une fois qu’on le lui propose, ce public ne mériterait-il pas un peu de respect, ne mériterait-il pas de pouvoir jouir pleinement des voix et de la musique, sans être dérangé par des inepties provocatrices, gratuites et insensées de mise en scène ?
J’ignore si les choristes du Théâtre oseront protester du fait qu’on va les emballer dans du film plastique, comme de vulgaires valises dans un aéroport, mais que ferons-nous, nous spectateurs ? Nous lèverons-nous en tournant le dos à la scène comme certains l’ont fait, paraît-il, à Bayreuth cette saison ? Quelqu’un lancera-t-il une pétition de protestation ?
Illustration : un cri à lire ou à relire.